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Rencontre avec le dessinateur de l'Adoption !

25/04
Rencontre avec le dessinateur de l'Adoption !
À l'occasion de la sortie du nouveau tome de l'Adoption, rencontre avec le dessinateur Arno Monin ! 
 
Tout comme dans le premier récit, vous rappelez dans ce second diptyque que l'adoption n'est pas un acte anodin... Y avez-vous été confronté personnellement ?
Je n'ai aucune connexion intime avec la thématique qui est apportée par le scénariste. Je me suis engagé sur le premier cycle, convaincu par l'angle et l'écriture de Zidrou. Et il en a été de même pour ce second diptyque. De par les retours de lecteurs qui sont, eux, parfois concernés, j'ai pu entendre et recevoir à mon tour bon nombre d'histoires et mesurer ce que ce sujet implique d'aventures humaines extrêmement diverses, et donc de dramaturgie.
 
Avec Wajdi, vous abordez le cas des enfants adoptés alors qu'ils sont déjà plus âgés. Pourquoi leur intégration au sein d'une famille est-elle plus difficile ?
Malgré les quatre tomes de L'Adoption, je ne suis pas devenu spécialiste de la question. Je ne peux donc que supposer. La maturité de la mémoire est certainement centrale dans ce processus. Dans le cas de Wajdi, s'ajoute aussi le contexte de la guerre au Yémen, de même que le fait d'avoir été présent lors de l'accident fatal qui a coûté la vie à sa famille. Un véritable événement traumatique. Il est très probable, par ailleurs, que la plasticité d'un enfant plus jeune puisse favoriser les chances qu'il fixe son attachement sur les parents adoptants.
 
Les Guitry souhaitent donc rendre l'enfant qu'ils viennent d'adopter. Ils semblent pratiquement considérer Wajdi comme un bien de consommation. Notre société en est-elle arrivée là ?
J'aurais tendance à laisser le cas particulier de notre histoire à sa place, me méfiant des généralisations ou des glissements de propos. Les fictions de Zidrou sur l'adoption ne sont vraiment pas «  à thèses » ou sociologiques, mais avant tout dramaturgiques, avec la touche de poésie qu'il sait instiller dans ses récits.
 
Cette réaction surprenante des Guitry vous permet de mettre face à face deux types de détresse ; celle de Wajdi qui est un orphelin ayant fui son pays en guerre et celle d'une famille occidentale bourgeoise qui ne se sent finalement pas prête à faire face à ce lourd passé...
À tout le moins, il y a effectivement, d'une façon presque soudaine, deux réalités qui cohabitent sous un même toit, avec tout ce que cela promet d'incompréhensions. Les Guitry me paraissent assez superficiellement préparés, avec un certain manque d'humilité, de sens des responsabilités et puis, il faut le dire, de pugnacité ! Ce dont ne manque certainement pas Wajdi. C'est la grande lacune traitée par cette histoire. Les bonnes intentions seules sont insuffisantes.
 
Les Gégés du premier cycle apparaissent furtivement dans ce récit. Les deux intrigues sont-elles liées ?
C'est un simple caméo. Zidrou aime bien faire ces petits clins d’œil aux lecteurs de la série. Mais non, ils ne jouent pas de véritable rôle dans l'histoire de Wajdi.
 
Envisagez-vous de vous lancer dans un troisième diptyque ?
Tout à fait. Je me suis mis au travail sur une nouvelle histoire d'adoption, toujours scénarisée par Zidrou. Il s'agit cette fois-ci d'un one shot. Cette nouvelle intrigue est traitée sous un angle différent, bien évidemment. Pour l'anecdote, c'est une idée que Zidrou fait maturer depuis la fin de la première histoire et qui est aujourd'hui à point. Il est agréable de repartir à zéro à chaque nouveau cycle ; de chercher à camper des personnalités et des milieux différents, tout en éclairant une autre facette de la thématique.
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